La collecte des données est un enjeu stratégique pour les assureurs. Avec le Big Data, c’est tout le secteur qui pourrait s’en trouver bouleversé.
Une offre sur-mesure
Lorsqu’on sait que, d’après une étude menée par PwC, plus de la moitié des Français sont prêts à livrer davantage d’informations personnelles à leur assureur pour obtenir un meilleur prix, on comprend rapidement en quoi le Big Data pourrait révolutionner le fonctionnement de l’assurance. En effet, l’enjeu pour les assureurs est de pouvoir accéder à un maximum de données sur leurs clients afin d’estimer au mieux les risques encourus. De l’autre côté, les assurés estiment qu’ils devraient payer ce qui correspond exactement à leur risque. Grâce au Big Data, ces exigences risquent d’être comblées. En brassant un certain nombre de données, via les réseaux sociaux ou encore les objets connectés, les assureurs seront à mêmes de proposer des solutions personnalisées à leurs clients.
Une meilleure rentabilité
Pour l’assureur, la stratégie est doublement gagnante. En plus d’optimiser l’offre et d’améliorer la relation-client, le Big Data pourrait limiter le lourd fardeau des fraudes. En effet, le secteur y est particulièrement exposé du fait que l’assureur s’engage avant même de connaître le coût total de sa prise de risque. Le Big Data pourrait alors fournir aux assurances les quantités de données nécessaires à la mise en place de techniques de détection des fraudes, comme l’analyse prédictive ou le « scoring ». Les mesures imposées par Solvabilité II s’en trouveraient également plus facilement respectées, étant donnée la qualité d’informations que les assureurs sont tenus de fournir dans leurs reportings.
Une stratégie risquée
Mais qui dit transmission massive d’informations dit dangers potentiels. Avec le Big Data, on prend évidemment le risque de voir les assureurs aller toujours plus loin dans la collecte de données personnelles. Cette « révolution » devra donc être bien encadrée et réglementée. De plus, les profils les plus risqués seront probablement délaissés au profit de profils jugés « rentables ». A terme, c’est le concept même de mutualisation qui sera menacé : les clients n’auront plus intérêt à mutualiser leurs risques et donc à recourir à des assureurs.
Finalement, si le Big Data laisse présager de nombreuses évolutions dans le secteur de l’assurance, son exploitation doit être mûrement réfléchie afin d’éviter des revers coûteux.